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Showing posts from 2018

I. Là où un lutin dort.

C’était un simple sentier qui courait au milieu des chênes et des merisiers. La lumière se glissait doucement à travers les arbres et venait éclairer les roches et les mousses. Des feuilles mortes jonchaient le sol, et une odeur d’humus frais emplissait l’air. A côté, un ruisseau coulait doucement et scintillait au milieu de cette végétation verte, jaune et brune. L’étroit sentier filait sur une centaine de mètres. Au bout, derrière un parterre de ronces, se trouvait un énorme tronc d’arbre mort. Et entre deux racines, une porte. C’est là que vivait Pok. Comme tout bon lutin des bois, Pok entretenait la forêt. Son domaine était agréablement désordonné et équilibré. Pas trop de champignons, quelques grands arbres pour maintenir une bonne dose d’ombre, des fougères savamment dispersées, des épines pour protéger de jeunes pousses et par-dessus tout, un ruisseau clair et bien froid. Oui, vraiment, tout était pour le mieux dans ce coin-là de la forêt. Pourtant, un matin

I. De Neige, d'Ebène et de Sang

Il était un pays lointain où il était agréable de vivre. Le royaume était en paix et ses habitants heureux. Le roi et la reine étaient appréciés et rien ne ternissait leurs journées hormis l’absence d’un enfant. Les souverains en étaient fort attristés. Un jour, alors qu’elle était particulièrement morose, la reine alla voir une sorcière qui logeait à quelques lieues du château. Sa réputation était grande. On la craignait beaucoup. La reine voyagea seule. Devant la porte de la chaumière, elle hésita un instant. A peine eût-elle heurté le bois que la porte s’ouvrit dans un long grincement. La reine y passa d’abord la tête et héla la sorcière. Personne ne répondit alors elle entra.L’intérieur était poussiéreux. Cela sentait le souffre et l’humidité, un mélange nauséabond. Un petit feu de bois était allumé, devant lequel était installé un fauteuil. « Entre ma reine, dit une voix discordante. Je t’attendais. » La reine s’approcha et découvrit le visage d’une vieille femme édentée.

4. L’Arbre Chocolat

Timothée était déjà dans son lit lorsque Balthazar entra dans la chambre.  Assis en tailleur, les jambes sous sa couette, il regardait le marchand de sable descendre de son nuage et passer par la fenêtre.  Lorsqu’il vît le petit garçon, Balthazar sembla surpris. «Tu es déjà couché ? demanda le marchand de sable. - Tu m’as promis une histoire, répondit le petit garçon. - C’est vrai. Mais je ne pensais pas te voir déjà dans ton lit.» Timothée observa autour de lui, comme s’il était lui-même étonné de se retrouver là, puis il reporta son regard sur le Marchand de Sable. «J’étais pressé d’entendre l’histoire du Lapin de Pâques, admit-il.» Balthazar sourit. Quelques jours auparavant, le petit garçon aurait refusé de se mettre au lit tout seul. «Alors si tu es prêt, je vais commencer.» Balthazar s’assit sur le bord du lit et commença son histoire. « Il était une fois un petit lapin blanc, qui était né dans un œuf... - Attends, l’interrompit Timothée, ç

I. Un Premier Noël

Il était une fois, dans un pays lointain où la neige et l’hiver régnaient en permanence, un vieil homme à la longue barbe blanche.  Assis sur une chaise à bascule, devant sa maison, il regardait inlassablement tomber la neige. Dans ses mains, il tenait un morceau de bois qu’il sculptait minutieusement à l’aide d’un vieux couteau. Il avait pris pour modèle un renne qui venait tous les jours à l’orée de la forêt, manger l’écorce des arbres. Parfois, quand le vent soufflait fort et que la neige tourbillonnait, le renne se mettait à courir après les flocons. Il courait si vite que le vieil homme avait fini par le surnommer “Tornade”. Un jour, l’homme attendit en vain la venue de l’animal. Alors que la nuit tombait, il s’en inquiéta un peu. Lorsque le froid se fît trop mordant, il rentra dans la maison, attisa le feu et avala un grand bol de soupe. Il acheva la sculpture du renne, puis, après avoir lu quelques pages de son livre préféré, il alla se coucher en espérant voir Tornad