C’était un simple sentier qui courait au milieu des chênes et des merisiers. La lumière se glissait doucement à travers les arbres et venait éclairer les roches et les mousses. Des feuilles mortes jonchaient le sol, et une odeur d’humus frais emplissait l’air. A côté, un ruisseau coulait doucement et scintillait au milieu de cette végétation verte, jaune et brune. L’étroit sentier filait sur une centaine de mètres. Au bout, derrière un parterre de ronces, se trouvait un énorme tronc d’arbre mort. Et entre deux racines, une porte. C’est là que vivait Pok. Comme tout bon lutin des bois, Pok entretenait la forêt. Son domaine était agréablement désordonné et équilibré. Pas trop de champignons, quelques grands arbres pour maintenir une bonne dose d’ombre, des fougères savamment dispersées, des épines pour protéger de jeunes pousses et par-dessus tout, un ruisseau clair et bien froid. Oui, vraiment, tout était pour le mieux dans ce coin-là de la forêt. Pourtant, un matin
Il était un pays lointain où il était agréable de vivre. Le royaume était en paix et ses habitants heureux. Le roi et la reine étaient appréciés et rien ne ternissait leurs journées hormis l’absence d’un enfant. Les souverains en étaient fort attristés. Un jour, alors qu’elle était particulièrement morose, la reine alla voir une sorcière qui logeait à quelques lieues du château. Sa réputation était grande. On la craignait beaucoup. La reine voyagea seule. Devant la porte de la chaumière, elle hésita un instant. A peine eût-elle heurté le bois que la porte s’ouvrit dans un long grincement. La reine y passa d’abord la tête et héla la sorcière. Personne ne répondit alors elle entra.L’intérieur était poussiéreux. Cela sentait le souffre et l’humidité, un mélange nauséabond. Un petit feu de bois était allumé, devant lequel était installé un fauteuil. « Entre ma reine, dit une voix discordante. Je t’attendais. » La reine s’approcha et découvrit le visage d’une vieille femme édentée.